Malgré la neutralité des États-Unis, dès le début de la guerre de nombreux Américains vivant en France vont chercher à aider leur pays d'accueil. Certains le feront en combattant au sein de la Légion Étrangère ou dans l'aviation, d'autres dans le cadre humanitaire, en particulier au niveau matériel et sanitaire.
L'aspect matériel
Tout au long de la guerre, la générosité des Américains ne se démentira pas. Dès le début du conflit, l'afflux de dons divers est tel que l'ambassadeur des États-Unis en France, Myron T. Herrick, crée une structure privée, l'American Relief Clearing House, pour organiser et répartir cette aide. Remplacé par William Sharp, Myron Herrick, de retour aux États-Unis, créera una antenne similaire à New York. D'autres organismes seront également créés avec les mêmes finalités.
L'aspect sanitaire
1. Avant l'entrée en guerre des États-Unis
Dès 1906, avait été ouverte à Neuilly une petite structure hospitalière connue sous le nom d'Hôpital Américain. Dès le début des hostilités, avec le soutien de l'ambassadeur Herrick, cet hôpital propose d'accueillir les blessés français. Les autorités françaises acceptent volontiers cette offre et, afin de pallier le manque de place de cette structure, elles confient aux Américains les bâtiments du lycée Pasteur de Neuilly en fin de construction (l'ouverture était prévue pour la rentrée scolaire d'octobre 1914). Ces derniers, grâce aux fonds récoltés auprès de généreux donateurs, vont totalement aménager les locaux en les transformant en un hôpital provisoire moderne (American Ambulance Hospital) où vont se dévouer médecins et infirmières américains bénévoles.
Très rapidement se pose cependant le problème du transport des blessés. Plusieurs structures voient alors le jour:
- Harjes Formation: elle est créée par Herman Harjes, membre du Comité de l'Hôpital Américain de Neuilly, sous les auspices de la Croix Rouge américaine dont il est le représentant officiel en France. C'est le premier corps de conducteurs d'ambulances volontaires qu'on retrouve sur le front dès le mois d'octobre 1914.
- American Volunteer Motor-Ambulances Corps: il est organisé en Angleterre par Richard Norton et va oeuvrer en France aux côtés de la Croix Rouge britannique.
- American Hospital Ambulance Field Service (dont le nom sera abrégé en American Field Service en 1916). C'est la plus connue et la plus importante de toutes les structures créées.
- La Reserve Mallet: à côté du transport de blessés, les autorités militaires françaises vont demander à l'American Field Service un soutien logistique en matière de transport de matériel et de troupes. C'est en avril 1917 qu'est créée une structure franco-américaine dirigée par un officier français, le Commandant Mallet, mais où 800 conducteurs de camions sont des volontaires américains. Son efficacité sera remarquée lors des offensives allemandes du printemps et du début de l'été 1918.
2. Après l'entrée en guerre des États-Unis
À la mi -juin 1917, la première commission de la Croix Rouge américaine (American Red Cross) débarque en France, lui apportant son soutien matériel et financier. Une antenne sera également créée en Italie après décembre 1917 et la déclaration de guerre des États-Unis à l'Autriche.
L'American Red Cross va être divisée en deux départements:
- celui des affaires militaires, composé de deux sections, l'une regroupant les services réservés aux troupes américaines, l'autre les services affectés aux troupes alliées.
- celui des affaires civiles pour venir en aide aux réfugiés en offrant nourriture, vêtements, logement, soins, ...
À la fin de la guerre, l'ARC compte près de 24 000 infirmières, gère directement 24 hôpitaux en France (près de 15 000 lits) et en aide plus de 2000 avec leurs annexes: dispensaires, cuisines de régime, services d'ambulance, fourniture de pansements et instruments chirurgicaux, services de désinfection, deux fabriques de prothèses, quatre maisons de convalescence, une école de rééducation agricole pour les mutilés, ... Sur le plan financier, elle draine des millions aux États-Unis grâce à des campagnes de sensibilisation (elle fera par exemple don de 10 millions de francs de l'époque à son homologue française à l'occasion du 1er anniversaire de l'entrée en guerre des États-Unis).
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