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États-Unis

 

 

 

 

 

 

 

Médaille du 371ème Régiment d'Infanterie

 

 

 

 

Le 371ème Régiment d'Infanterie était un régiment composé de soldats noirs au même titre que les 369ème, 370ème et 372ème régiments avec lesquels il va former la 93ème Division d'Infanterie. Une fois en France, les différentes unités de cette Division sont amalgamées à des unités françaises et vont combattre sous commandement français (ce qui explique l'emblème, un casque Adrian bleu-horizon, et le surnom, "Blue Helmet", adoptés par la 93ème Division).

Le 371ème Régiment est mis sur pied en août 1917 au Camp Jackson en Caroline du Sud où il accueille ses premières recrues début septembre. Il débarque en France en avril 1918 où il est immédiatement pris en charge par des instructeurs français et entièrement rééquipé (armes, casques, brelages, ...), ne conservant que l'uniforme américain. Après quelques semaines d'instruction, il est versé dans la 157ème Division d'Infanterie française sous les ordres du général Mariano Goybet. Il combat alors d'abord dans les secteurs d'Avocourt et Verrières (Meuse-Argonne); après un peu de repos, il est transféré sur le front de Champagne où, entre fin septembre et début octobre 1918, il prend une part importante à la grande offensive alliée, et où le régiment est cité à l'Ordre de l'Armée (croix de guerre avec palme) après avoir subi des pertes importantes (près de la moitié de l'effectif est tué ou blessé). Les distinctions individuelles seront également nombreuses avec 22 Distinguished Service Cross américaines mais aussi 1 Légion d'Honneur et 123 Croix de Guerre françaises. En outre, c'est un soldat de ce régiment, le caporal Freddie Stowers, qui va recevoir à titre posthume et 70 ans après les faits (en avril 1991) la seule Médaille d'Honneur du Congrès attribuée à un soldat noir pendant la Première Guerre mondiale (bien que la demande d'attribution ait été faite dès 1918, l'Armée américaine l'avait jugée à cette époque là "politiquement malvenue" probablement pour des raisons raciales).

Grâce au site du Cimetière National d'Arlington et pour lui rendre hommage, voici la traduction de sa citation pour l'attribution de la Médaille d'Honneur du Congrès:

"Le caporal Stowers, natif du Comté d'Anderson, en Caroline du Sud, s'est distingué en faisant preuve d'un héroïsme exceptionnel le 28 septembre 1918, alors qu'il servait comme chef de groupe dans la Compagnie C du 371ème Régiment d'Infanterie de la 93ème Division. Sa compagnie était placée en tête lors de l'attaque de la Cote 188 dans le secteur de Champagne-Marne, en France, durant la Première Guerre mondiale. Quelques minutes après le début de l'assaut, les soldats ennemis cessèrent le feu et commencèrent à grimper sur les parapets au dessus des tranchées en levant les mains comme s'ils se rendaient. Cela incita les troupes américaines à cesser à leur tour le feu et à se découvrir. Alors que la Companie se dirigeait vers eux et qu'elle se trouvait à environ 100 mètres de leurs lignes, les ennemis sautèrent dans leur tranchée et accueillirent les troupes américaines par un feu ininterrompu de leurs mitrailleuses et des tirs de mortier, leur infligeant près de 50% de pertes. Face à cette incroyable résistance, le caporal Stowers assuma son rôle et montra un tel exemple de bravoure personnelle et d'autorité qu'il entraîna ses hommes à le suivre dans cet assaut. Faisant preuuve d'un héroïsme extraordinaire et au mépris du danger sous un feu dévastateur, il rampa à la tête de son groupe en direction d'un nid de mitrailleuse qui causait de lourdes pertes à sa compagnie. Après un combat acharné, la position fut détruite et les soldats ennemis tués. Continuant à faire preuve d'un grand courage et d'une grande intrépidité, le caporal Stowers maintint la pression sur un ennemi déterminé. Alors qu'il poursuivait sa progression en rampant et encourageait ses hommes à poursuivre l'attaque en direction de la seconde ligne de tranchées, il fut gravement blessé par un tir de mitrailleuse. Bien que mortellement touché, le caporal Stowers continua à encourager ses hommes jusqu'à ce qu'il meure. Galvanisée par l'héroïsme et la démonstration de bravoure du caporal Stowers, sa compagnie poursuivit l'attaque et contribua à la capture de la Cote 188, infligeant de lourdes pertes aux forces ennemies. Le courage remarquable du caporal Stowers, l'héroïsme extraordinaire et le dévouement suprême de cet homme furent bien au dessus et au delà encore de l'appel du devoir, dans la plus pure tradition militaire, faisant rejaillir sur lui et l'Armée des États-Unis les honneurs les plus grands".

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La médaille:

C'est une médaille de bronze de 4,1 cm de diamètre d'origine française (fabrication de la Monnaie de Paris dans les années 1920 ).

Elle porte:

 

  • à l'avers, l'image d'un soldat noir montant à l'assaut coiffé du casque Adrian. Au-dessous de lui, une scène champêtre décrivant sans doute le ramassage du coton pour rappeler l'origine des troupes de ce régiment. Enfin, une banderole avec l'inscription en latin tirée d'un vers d'Horace "Il est doux et beau de mourir pour sa patrie". Sur le listel on remarque les noms Samusson (probablement l'auteur du dessin) et J.P. Legastelois (célèbre graveur de médailles français).

 

  • Au revers, une étoile au dessous de laquelle marche un lion et un écu portant le nombre 371, et deux emblèmes: en haut celui de la 93ème Division d'Infanterie américaine et en bas celui de la 157ème Division d'Infanterie française. Partant de l'écu des rouleaux révèlent la date 1918 et les dates et noms des combats les plus importants auxquels à participé ce régiment: 28 septembre, prise de la Cote 188 / 29 septembre, prise du village de Montfauxelles (situé dans le département des Ardennes, à la limite de celui de la Marne, le village d'Ardeuil-Montfauxelles fut totalement détuit en 1918) / 1er octobre, prise de la Ferme de Brière. Après la Première Guerre mondiale, les anciens combattants du 371ème Régiment d'Infanterie firent ériger dans ce secteur un monument en mémoire de leurs camarades tombéss en 1918. Sur le listel, on retrouve les initiales S (pour Samusson) et JPL (pour Jean-Pierre Legastelois) mais aussi l'inscription Henri Teterger-Paris.
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La médaille, avers et revers. Détails ci-dessous:

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