La baie de Kiao-Tchéou était défendue à la fois sur terre, par une ceinture de forts et une garnison d'environ 4500 hommes (essentiellement des troupes d'infanterie et d'artillerie de marine) placée sous les ordres du gouverneur militaire de la concession, le capitaine de Vaisseau Alfred Meyer-Waldeck, mais aussi sur mer par quelques navires de la flotte allemande d'Extrême-Orient (les vaisseaux les plus puissants avaient quitté Tsingtao entre fin juin et début août 1914) et un croiseur autrichien. Les Allemands possédaient également un avion piloté par le capitaine Gunther Pluschow (il rédigera ses souvenirs après la guerre).
Entre le 27 et le 30 août, deux escadres japonaises auxquelles vont se joindre un cuirassé et un destroyer britanniques entamèrent le blocus maritime du Kiao-Tchéou et le bombardement des positions allemandes à terre.
Dans la première quinzaine de septembre, le blocus terrestre vint compléter ce dispositif avec le débarquement de troupes placées sous le commandement du général japonais Kamio (environ 25 000 japonais et 1500 britanniques).
Durant tout le mois d'octobre, l'étau va se resserrer autour de la ville et du port placés sous le feu des batteries de marine et de l'artillerie terrestre. Malgré la résistance des Allemands (le 14 octobre, les canons d'un des forts frappèrent le cuirassé britannique Triumph obligé de quitter la zone des combats pour aller réparer. Il sera coulé au printemps 1915 par un U-Boot devant les Dardanelles. Le 17 octobre, le torpilleur allemand S-90 quitta de nuit le port de Tsingtao, franchit la ligne de défense japonaise, attaqua le gros de la flotte et coula le croiseur Takachiho avant de s'enfuir pour se réfugier dans un port chinois), les défenses tombèrent une à une.
L'assaut final fut donné à partir du 31 octobre, jour anniversaire de l'empereur Yoshihito. Le 6 novembre, la situation étant désespérée, les derniers bateaux allemands furent sabordés dans le port et le capitaine Pluschow réussit à s'enfuir avec son avion pour se réfugier en Chine. Le lendemain, 7 novembre, Tsingtao se rendit, les défenses allemandes, considérablement amoindries par les bombardements incessants et à cours de munitions, étant incapables de poursuivre le combat. Paradoxalement, les pertes allemandes étaient minimes (moins de 200 morts). Les honneurs de la guerre furent rendus à la garnison et à leurs officiers (dont le gouverneur Meyer-Valdeck) envoyés en captivité aux Japon.
Les Japonais, en s'emparant de la concession (qui sera rétrocédée à la Chine en 1922), remportaient une victoire de prestige avec des pertes relativement limitées (moins de 1000 morts).
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