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France

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Prix d'Honneur de la Ligue Aéronautique de France

 

 

 

 

 

 

 

C’est au début de l’année 1914 que le développement de l’aviation en France passa par une union des grandes sociétés aéronautiques. Dès février 1914 naissait, sous la présidence du général Bailloud, l’Association Aéronautique de France à l'issue de la fusion de l'Association Générale Aéronautique et du Comité National pour l'Aviation Militaire, celle-ci étant entérinée lors de la première assemblée générale organisée à Paris le 21 mars de la même année. C'est au cours de cette assemblée qu'une autre association, la Ligue Nationale Aérienne, acceptait à son tour de se fondre dans la nouvelle structure qui prit alors le nom de Ligue Aéronautique de France, sous le patronage de l'Aero-Club de France créé en 1898.

 

Lorsque la guerre éclata, la Ligue soutint l’action de l’aviation militaire et, en novembre 1915, elle décida de récompenser tout particulièrement les aviateurs bombardiers dont elle estimait le rôle déterminant dans le cadre des missions de bombardement aérien qu’elle souhaitait voir se développer... À cet effet, elle décida de consacrer une somme de 30 000 francs à l’attribution d'un prix d’honneur aux aviateurs bombardiers . Grâce à la générosité de plusieurs donateurs, la somme initiale fut portée à plus de 56 000 francs (bulletin de la Ligue Aéronautique de France du 1er trimestre 1916).

 

Grâce aux fonds ainsi réunis, le comité exécutif de la Ligue créa, en février 1916, une plaquette en argent nominative pour rendre hommage aux pilotes, observateurs, pointeurs et bombardiers des raids de bombardement à longue distance (y compris les équipages de dirigeables), sans distinction de grade et aussi bien sur le front occidental qu'en Orient. La Ligue se contenta en fait d'utiliser un modèle (rencontré le plus souvent en bronze) créé en 1909 par Pierre-Alexandre Morlon en le personnalisant dans l'espace réservé à cet effet au centre du revers (voir photos ci-dessous).

 

La plaquette était accompagnée d’une lette diplôme sur papier Japon, exprimant au lauréat les sentiments d’estime et d’admiration de la Ligue Aéronautique de France. En voici le contenu:

 

 

 

Paris, le ............................... 191.

 

Le Président de la Ligue Aéronautique de France

au ........................................

 

Mon cher Camarade,

 

Dans sa séance du 25 novembre 1915, le Comité Exécutif de la Ligue Aéronautique de France, persuadé que les nécessités de la guerre aérienne exigent dès maintenant et exigeront de plus en plus à bord des avions, chez les tireurs et pointeurs bombardiers, une habileté pratique consommée, a décidé de consacrer une somme de 30 000 francs à l’attribution de prix d’honneur aux aviateurs bombardiers dont l’adresse aura été établie soit par des témoignages concordants, soit par des Citations à l’ordre du jour, des libellés de Médaille Militaire ou de Croix de la Légion d’honneur.

M. le Ministre de la Guerre, informé de cette décision, a bien voulu exprimer à la Ligue toute sa gratitude pour le précieux témoignage qu’elle accorde ainsi à nos admirables aviateurs.

Le Comité Exécutif a jugé que les services que vous avez rendus, le courage et l’habileté dont vous avez fait preuve, vous désignaient à son choix pour un de ces prix d’honneur; j’ai été chargé de vous en informer et de vous transmettre ses sentiments d’estime et d’admiration.

Je vous prie d’accepter cet hommage au nom de tous ses membres et au mien.

 

L’Inspecteur Général

Directeur de l’Ecole Nationale des Ponts et Chaussées,

 

A. KLEINE

 

 

 

Les premières plaquettes, au nombre de 156, seront attribuées au cours du 1er trimestre 1916, dont certaines à titre posthume en guise de souvenir pour les familles des disparus. À la fin de la guerre, le nombre de plaquettes attribuées s'élèvera à 348 (bulletin de la Ligue Aéronautique de France du 4ème trimestre 1918), en faisant une pièce peu courante et mésestimée... En voici un exemple ci-dessous:

 

 

 

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La plaquette, avers et revers.

Oeuvre de Pierre-Alexandre Morlon, elle a été frappée en argent par la Monnaie de Paris (poinçon "corne 1 argent"). Elle mesure 72mm x 100mm et pèse 285 gr.

 

 

 

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Détail de l'attribution.

Philippe TOUREILLE est mort en août 1915, ainsi que le pilote de son avion, le maréchal des logis Onésime Louis PASCO, lors d'une mission au dessus de Sarrebruck, en Sarre allemande. Tous deux sont enterrés dans le cimetière du village de Saint-Georges, dans le département de la Moselle.

 

 

 

Ci-contre: détail de sa fiche sur le site Mémoire des hommes

 

 

 

 

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L'écrin dans lequel était présentée la plaquette.

 

 

 

Roisin

 

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Engagé volontaire à Paris le 26 octobre 1892, Alphonse Roisin entre comme élève à l'École Spéciale Militaire de Saint-Cyr le 27 du même mois. Devenu officier, il entame une carrière "classique" dans l'infanterie: sous-lieutenant en octobre 1894, il est promu lieutenant en octobre 1896 puis capitaine en décembre 1906. De 1894 à 1912, il sert dans différents régiments (88° R.I., 1° Étranger, 79° R.I., 2° Tirailleurs Algériens, 8° R.I.) mais, spécialisé en topographie militaire, il effectue de nombreuses missions en Afrique du Nord entre 1899 et 1912, pour l'essentiel en Algérie. Fin octobre 1912, il demande à être versé dans l'aéronautique militaire encore balbutiante puisque officiellement créée par la loi du 29 mars 1912... Il obtient son brevet (n°1155) de pilote-aviateur de l'Aéroclub de France en novembre 1912 puis son brevet (n°251) de pilote militaire en avril 1913. En janvier 1914, il est muté à Reims, au 2° groupe d'aviation, pour développer l'école d'aviation militaire de Courcy...

Son parcours militaire lors de la 1° Guerre mondiale est en partie abordé dans un article paru dans le n° 37 de la revue "La guerre aérienne illustrée" (26 juillet 1917). Au début de la guerre, le capitaine Roisin et le 2ème groupe d'aviation évacuent le secteur de Reims menacé par l'invasion allemande. Tout au long des premiers mois du conflit, alors qu'il dirige le service aéronautique de la 4° Armée, il n'hésite pas à participer à de nombreuses missions. Promu chef de bataillon en novembre 1914, il est élevé au grade d'officier de la Légion d'Honneur en décembre et décoré devant le front des troupes par le général de Langle de Cary, commandant de la 4° Armée, "pour services exceptionnels rendus à l'aéronautique militaire". En juin 1915, il est une première fois cité à l'Ordre de l'Armée: "Tout en assurant dans les meilleures conditions la direction de son service, exécute personnellement de nombreux vols de reconnaissance, de bombardement ou de barrage. Volant par tous les temps et souvent en butte au tir de l'ennemi, donne à tous ses subordonnés le plus bel exemple de l'audace et du sang-froid". Entre novembre 1914 et mars 1915 sont créées les premières unités aéronautiques de bombardement (les G.B.1, 2, 3, 4 ou groupes de bombardement n°1, 2, 3 et 4), spécialité dans laquelle allait s'illustrer le commandant Roisin... C'est en effet durant l'été 1915 que les 4 groupes de bombardement sont regroupés sous ses ordres en Lorraine, sur le plateau de Malzéville, au nord de Nancy, d'où il lance plusieurs opérations à l'intérieur du territoire allemand. Fin août 1915, il est décoré de la croix de chevalier de l'Ordre de Léopold par le roi des Belges en visite sur le plateau en compagnie du président Poincaré et des ministres de la Guerre français et britannique, respectivement Alexandre Millerand et Lord Kitchener. En octobre 1915, il est cité une deuxième fois à l'Ordre de l'Armée: "S'est affirmé comme un chef d'aviation de la plus haute valeur dans le commandement d'un groupe important d'escadrilles de chasse et de bombardement. N'a cessé de donner l'exemple en prenant part lui-même, comme pilote, à toutes les expéditions à longue portée et en se signalant par sa crânerie dans de nombreux combats contre les avions ennemis". Lorsque commence la bataille de Verdun, en février 1916, les unités aéronautiques du commandant Roisin vont s'engager pleinement dans les combats, menant des actions de bombardement de jour comme de nuit. C'est au cours d'un vol, le 14 mars 1916, que l'avion du commandant Roisin est abattu... Dans ces circonstances tragiques, il est cité une troisième fois à l'Ordre de l'Armée à la fin du mois de mars 1916: "Admirable chef d'aviation. Toujours payant de sa personne, n'a cessé d'être pour tous, depuis le commencement de la campagne, un vivant exemple de bravoure et de sang-froid. Le 12 mars 1916, dans un combat contre un avion de chasse ennemi, a eu son appareil sérieusement endommagé. A tenu cependant à accompagner, le 14 mars, une escadrille allant exécuter un bombardement périlleux au cours duquel il est tombé glorieusement dans les lignes ennemies". Son décès n'a pas été enregistré tout de suite, certains pensant qu'il avait pu être fait prisonnier. Sa femme va faire intervenir l'Agence Internationale des Prisonniers de Guerre qui, dans une lettre de janvier 1917, fait état de recherches effectuées dans les listes officielles allemandes et retranscrit la mention suivante: "19/12/16 - Roisin, major. A fait une chute mortelle le 14-3-16. Il est décédé immédiatement".

 

 

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