Elle est créée en juillet 1917 afin de récompenser le dévouement des civils français ou étrangers envers les victimes de la guerre en cours (blessés, malades, familles des militaires tués à l'ennemi,...). Seule restriction: ces actes de dévouement devaient être volontaires, personnels et s'étendre sur une durée d'au moins un an. En décembre 1917, ces conditions sont assouplies. En mai 1920 (J.O. du 14 mai) le ministère de la justice fixe une date butoir, le 1er juillet 1920, pour les demandes d'attribution. De nouveaux décrets (1922, 1923 et 1926) vont élargir son attribution aux Alsaciens-Lorrains ayant fait preuve de francophilie ou ayant aidé la cause des Alliés entre 1914 et 1918, puis aux prisonniers de guerre ou aux prisonniers civils et otages ayant fait preuve de courage, la médaille pouvant même être attribuée à titre posthume.

Après concours, c'est le modèle dessiné par Jules Desbois qui est adopté. Il constituera un 1er type lorsqu'en 1945 sera adopté un nouveau modèle de médaille pour récompenser les actes liés à la Deuxième Guerre mondiale.

Cette médaille comporte 3 classes:

- 1ère classe: médaille en vermeil ou bronze doré dont le ruban est orné d'une rosette.

- 2ème classe: médaille en argent ou bronze argenté dont le ruban est orné d'une étoile émaillée en bleu.

- 3ème classe: une médaille en bronze avec un ruban simple.

Dans un excellent article paru en mars 1989 dans le bulletin n°29 de la Société Suisse de Phaléristique, Gérard Laureau identifie deux types de diplôme (un modèle pour les étrangers et un modèle pour les Français) et un type de certificat. Je fais appel aux heureux possesseurs de ces pièces pour en obtenir une illustration...

Diplôme illustré pour l'attribution de la médaille de 3ème classe (bronze) à un médecin lyonnais.

Détail de l'attribution ci-dessous.

Diplôme simple également pour l'attribution de la médaille de 3ème classe à un Alsacien. (collection Ludovic Rico)

Médaille de 2ème classe, avers et revers.

Médaille de 3ème classe, avers.

Médaille de 1ère classe, avers.

Moins courant, une médaille de 3ème classe dont le revers a été gravé, à titre privé, au nom de la récipiendaire, Mme Joppé-Herbecq. La date correspond probablement à la réception de la médaille par l'intéressée:

Extrait du J. O. du 10 février 1924

«Mme Joppé, née Herbecq (Marguerite, Célina, Eugénie), demeurant à Neuilly-sur-Seine. Déportée et internée à Holzminden, du 12 janvier au 26 juillet 1918. Bien que sa santé ait été altérée par cette détention, a été déportée une deuxième fois en Belgique, le 3 septembre 1918, pendant l’occupation de Douai par les Allemands, a soigné avec le plus grand dévouement des soldats français prisonniers, malgré les difficultés rencontrées pour y être autorisée.»